Système : PlayStation 3, Wii, Xbox 360 | Graphismes : |
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Éditeur : Capcom | Sons et musiques : |
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Année : 2008 | Difficulté : |
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Genre : Action/plates-formes | Note : |
6/10 |
L’ignoble Dr. Light a déployé une armée de robots dans le noir dessein de conquérir le monde. Son éternel rival, Dr. Wily, a besoin de votre aide afin de déjouer ses plans. Faites un don ! et cliquez sur la cloche. Non, pas la blonde.
Sorti en 2008 sur les consoles de l’époque (en version dématérialisée) puis, dix ans plus tard, dans la compilation Mega Man Legacy Collection 2, c’est un titre destiné aux fans, notamment aux nostalgiques de Mega Man 2 (pas de glissade, ni tir chargé), standardisé au possible, dur comme une brique, et ma foi, je suis client…
Mais c’est dur de vieillir ! Il m’a mis une telle fessée ! J’ai rarement connu un level-design aussi sadique (le mode « Super Hero » pousse la signification du terme presque au niveau d’un Mega Man X6). Attendez-vous donc à rencontrer toutes sortes de pièges qui vous tuent d’un seul coup : lave, piquants, ennemis qui vous attendent juste après une fosse pour vous pousser dedans ; des plates-formes au-dessus du vide en veux-tu en voilà, des qui bougent, des qui disparaissent, sans oublier les plates-formes holographiques qui vous laissent tomber au travers. Le pompon, je crois, revient aux ennemis déguisés en vie !
Si la difficulté peut paraître rebutante au début, dites-vous qu’elle est relative. Comme dans tous les épisodes de la série, la seule pénalité à perdre toutes vos vies consiste à recommencer le niveau, et les niveaux sont tellement courts que la persévérance se voit vite récompensée. Il est d’ailleurs parfaitement normal d’abandonner et de revenir plus tard. C’est justement le principe d’un Mega Man. Pourquoi croyez-vous que les huit niveaux soient accessibles dès le départ ? Enfin, vous gardez de vos tentatives infructueuses tous les « screws » ramassés (des vis, n’étaient-ce pas des boulons avant ?). Il s’agit de la monnaie d’échange permettant d’acquérir de nouveaux gadgets, synonymes de droits à l’erreur supplémentaires (survivre à une chute dans le vide ou à un piquant, par exemple).
Il y a même une fonction sauvegarde intégrée, un petit peu incongrue dans un Mega Man. J’aurais préféré un système de mots de passe traditionnel. Certes, la sauvegarde diminue le degré de souffrance, mais la satisfaction d’arriver au bout est à la hauteur de la frustration rencontrée tout au long du chemin !
Graphiquement, je sais bien qu’ils ont voulu rendre hommage à l’ère NES, mais il aurait été possible d’habiller un peu plus l’arrière-plan. Je me suis rendu compte en passant en revue mes captures d’écran qu’il y avait beaucoup de fond noir.
À propos, les images sont tirées de la version PC (Mega Man Legacy Collection 2). Vous remarquerez une distorsion si vous regardez bien la barre de vie, comme si la résolution n’était pas adaptée. J’ai choisi de ne pas éditer ces images, parce que la flemme, et parce que c’est dans cet état que le jeu a été distribué. C’est le genre de malfaçons auxquelles je suis particulièrement intolérant. C’est un autre effet de vieillir ! Pour ceux que ça intéresse, des joueurs ont fini par proposer une solution, à l’aide d’un logiciel tiers.
Hormis la sauvegarde, le jeu ne cède pas à la modernité, tant mieux. Pas de prétention à fournir un scénario que personne ne demande, des personnages secondaires qui se comptent sur les doigts d’une main et pratiquement invisibles, pas d’interruption par des dialogues ou des tutoriels pendant les phases de jeu, pas d’effet de 3D.
Naturellement, le choix des maîtres-robots ne se révèle pas plus inspiré que d’habitude (c’est voulu, je présume). Tous des clones d’archétypes vus et revus, et il en va de même pour les armes secondaires : barrière, perce-blindage, tir qui longe les murs, tri-directionnel, celle qui arrose tout l’écran, et sans oublier la gimmick à courte portée, qui ne sert qu’en une ou deux occasions, éternelle classique !
J’ajouterais que, pour une fois, le boss final (vous ne devinerez jamais qui c’est !) ne fait pas de la figuration. Je n’avais pas pleuré comme ça depuis le soir du bal ! Puis je me suis rendu compte, après la bataille, que j’avais oublié d’activer cet équipement que j’avais acheté, divisant les dégâts reçus par deux… Vous voyez ? difficulté relative !
Après avoir fini le jeu, deux nouveaux modes de difficulté sont proposés (« Hero » et « Super Hero »), un mode « Proto Man », qui… se passe d’explication ? et une liste de défis à s’arracher les cheveux (tels que finir le jeu sans se faire toucher, en utilisant seulement le tir normal, en sautant moins de cinquante fois ou en tuant le minimum d’ennemis…). Il y a également une sélection de niveaux (ou combats de boss) en temps limité et n’octroyant qu’une seule vie. Le dernier d’entre eux vous opposera à l’ultime lieutenant de Wily : Fake Man.
En conclusion, si ça m’a fait plaisir de rejouer à un Mega Man, je l’oublierai rapidement, considérant le produit standardisé sans aucune prise de risque, et surtout, le peu d’effort apporté dans le portage sur PC.
Ordre proposé :
Galaxy Man > Jewel Man > Plug Man > Tornado Man > Magma Man > Hornet Man > Splash Woman > Concrete Man
J’ai réalisé très tard que le jeu comprenait une cinématique d’intro (pitoyable). Pour la voir, il fallait attendre 30 secondes au moment de l’écran-titre. Le joueur moderne a perdu l’habitude !
Oh, encore plus embarrassant, j’ai réalisé, après avoir fini le jeu trois fois, en regardant une vidéo sur YouTube, que l’arme de Magma Man pouvait se charger !