Hunter
Développeur : N/A | Graphismes : |
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Éditeur : Activision | Sons et musiques : |
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Année : 1991 | Difficulté : |
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Genre : Action | Durée de vie : |
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Nombre de joueurs : 1 | Note : |
9/10 | |
Ne riez pas ! Derrière sa 3D minimaliste et une animation placide, se cache l’un de mes jeux Amiga favoris.
Vous dirigez un soldat, chargé de remplir diverses missions en territoire ennemi, seul, au milieu d’une région immense et entièrement libre de vos mouvements. Vous êtes muni d’une carte interactive qui vous sert à localiser très facilement vos objectifs, mais aussi, à enregistrer des points de repère où vous voulez.
Trois « modes » sont proposés. Chacun se déroule dans une région distincte et octroie, une fois achevé, une montée en grade, assortie d’une médaille.
Le mode principal, Hunter (chasseur), consiste à traquer le général ennemi (dans un délai limité mais confortable), le tuer, puis ramener sa tête au quartier général. Cela s’apparente presque à un jeu d’aventure traditionnel en 3D, à la Mercenary, où l’on vous demande de collecter des objets-clés ici et là, ou d’interroger des indics. La différence, c’est que vous trimballez également des armes lourdes, que vous rencontrez toutes sortes d’objets destructibles (bâtiments, animaux, soldats…) et tombez tous les cent mètres sur de nouveaux moyens de transport (vélo, camion, char, bateau, hélicoptère, planche à voile…), destructibles eux aussi, souvent bruyants, et très amusants à piloter ! si bien que la mission se trouve rapidement reléguée au second plan. C’est le génie de ce jeu, et les prémices d’un genre qui sera bien plus tard qualifié de « monde ouvert » ou de « bac à sable », mais exempt des déviances que nous connaissons aujourd’hui : l’extrême standardisation, le bourrage d’objectifs secondaires jusqu’à l’indigestion (escalader des tours, collectionner des trucs de manière routinière, pour ne pas dire névrotique), les déplacements rapides sur la carte, et plus généralement, la trop grande assistance offerte au joueur qui nuisent à l’ambiance. Selon moi, il est bénéfique, dans une certaine mesure, que le joueur se sente perdu et livré à lui-même (je vous renvoie à mes critiques de Dragon Age: Inquisition et de Subnautica).
Les deux autres modes sont encore une fois prétextes à visiter de nouvelles régions, bazooka à l’épaule : Missions, des missions courtes successives à la difficulté croissante, toujours en temps limité, consistant à détruire des bâtiments, le plus souvent ; et Action, comme les missions précédentes, mais tous les objectifs étant désignés au départ, vous prendrez un plus grand soin à choisir l’itinéraire optimal et la stratégie à adopter. En théorie. Moi, je saute dans le premier hélico et rentre dedans hauts les flingues, m’écrase en plein camp ennemi… puis j’essaie de rentrer ou au moins de survivre. Fendard !
Ce qui m’a le plus marqué dans ce jeu, c’est l’ergonomie excellente (deux mots que j’emploie rarement ensemble dans la rubrique Amiga). J’ai pu jouer à Hunter à l’âge de neuf ans, sans manuel. Je l’ai terminé à quatorze (quand j’en ai eu marre de m’amuser à lancer des grenades sur les vaches).
Les menus sont lisibles, les commandes, peu nombreuses et réactives (comparez avec Midwinter, auquel je ne comprends toujours rien, à quarante piges !) et accessoirement, j’aime la gestion de l’inventaire à la souris (alors que le personnage se dirige au joystick). Un petit volet apparaît au bas de l’écran, sans transition ni temps de chargement, présentant des icônes simples et nous dispensant d’apprendre des trifouillées de raccourcis clavier.
J’en termine par un conseil de vétéran : faites attention de ne pas rouler sur un petit lapin avec la voiture. Elle explose !
Son héritier moderne s’appelle Teardown (2022).
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