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Panzer General

Panzer General Panzer General Panzer General Panzer General

Développeur : Strategic SimulationsGraphismes :
Éditeur : Strategic SimulationsSons et musiques :
Année : 1994Difficulté :
Genre : StratégieDurée de vie :
Nombre de joueurs : 2 alternésNote : 8/10


J’ai évoqué de dignes représentants du genre wargame dans la page de Battle Isle. Il est temps de nous intéresser à l’un des plus populaires, Panzer General, qui a donné lieu à une multitude de suites ou rééditions (ou transpositions dans des univers de science-fiction ou fantasy) durant la deuxième moitié des années 90. La série a connu une période de disette la décennie suivante, avant d’être sauvée par Ubisoft… Je plaisante.

J’ai découvert la « franchise » sur PlayStation, en commençant par le deuxième jeu, Allied General (1995), qui est pratiquement identique à Panzer General. Comme certainement d’autres jeunes idiots, j’ai été déçu, parce que je m’attendais à un clone de Command & Conquer, en temps réel. J’ai tout de même fini par m’y mettre, à reculons, des mois, voire des années après son achat, et, surprise, le titre s’est révélé accessible, même à un mou de la théière comme moi.

Panzer General vous place dans les bottes d’un général de la Wehrmacht, à partir du début de l’invasion de la Pologne et jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à Berlin (ou à Washington, si vous vous montrez particulièrement performant). Le jeu pourvoit 38 scénarios, dans lesquels vous pouvez rejouer des batailles célèbres (ou fictives dans le cas de l’invasion des États-Unis), en choisissant votre camp. Au contraire, les cinq campagnes étendues (Pologne, Afrique du Nord, l’opération Barbarossa en Russie, la défense de l’Italie en 1943, puis la troisième bataille de Kharkov) vous imposent la conduite des armées nazies. J’ai trouvé cela curieux, bien que le terme « nazi » ne soit jamais employé. Dans un jeu qui prodigue autant d’effort en direction de l’authenticité historique, cela me cause une forme de dissonance cognitive. Cette absence de contexte trouve peut-être son explication dans les origines du titre. D’après Wikipédia, il serait « inspiré » de la série de jeux japonais Daisenryaku. En particulier, je crois, Advanced Daisenryaku (Mega Drive, 1991).

J’aime la présentation sobre et claire. Certains pourraient la qualifier d’austère. Moi, je trouve que cela rend mieux que le « photoréalisme » proposé par Panzer General 2. En revanche, on sera rapidement tenté de couper la musique et de désactiver les animations de combat…

Les missions sont introduites par un briefing parlé, et c’est tout ce à quoi vous aurez droit en matière de scénarisation. Puis, on vous présente la carte opérationnelle, parée de son traditionnel quadrillage hexagonal. Le but du jeu consiste à conquérir les villes désignées, ou tenir des positions, dans un nombre de tours imparti. Atteindre des objectifs secondaires vous rapporte des points de prestige, qui s’échangent ensuite contre des renforts supplémentaires.

À la fin, votre prestation sera sanctionnée d’une victoire « majeure » ou « mineure » (ou d’une défaite cuisante, suivie d’un limogeage, pour être complet), et les conséquences se feront sentir sur le reste de la campagne, entraînant parfois une bifurcation avec l’Histoire et l’accession à un scénario alternatif. Un fonctionnement similaire sera d’ailleurs adopté dans Colony Wars (et dans Wing Commander, cinq ans plus tôt)…

Les unités se déplacent d’un nombre de cases, déterminé par un calcul savant, prenant en compte leur capacité de mouvement, la nature du terrain (plaine, montagne, forêt, rivière…), parfois la météo, et bien sûr votre attention au ravitaillement en carburant… Ne vous inquiétez pas, c’est l’ordinateur qui s’occupe des maths. Votre job, c’est de prendre les décisions, choisir la route, les unités, porter vos forces jusqu’aux positions ennemies, évaluer les risques d’un engagement… puis regretter votre décision.

L’interface vous indique par surbrillance où vous pouvez aller, et vous annonce même une estimation des pertes, de chaque côté, juste avant de tirer le cordon. Subtilité notable : l’artillerie ne peut pas attaquer après un déplacement. Toujours avant.

Dans le jeu, comme dans la doctrine militaire, d’ailleurs (et comme dans toutes les bonnes fromageries), il existe deux types d’unités : dures et molles. Les chars et les bunkers sont des cibles dures, pratiquement tout le reste (soldats, artillerie, camions de transport, véhicules de reconnaissance…) sont des cibles molles. La distinction entre les deux est fondamentale et vous devrez examiner avec soin les statistiques d’attaque de vos unités, notamment de vos chars, avant de choisir lesquelles employer, contre quoi.

De plus, chaque type d’unité a des forces et des faiblesses qu’il convient d’exploiter. Par exemple, les soldats sont plus à l’aise sur un terrain difficile, ou dans une ville fortifiée, alors que les chars règnent en maîtres sur un périmètre plat et dégagé. Je suis sûr que vous trouverez tout seul l’usage optimal des unités « antitanks » ou « antiaériennes »…

Ainsi, la clé de la réussite réside dans la coopération entre les différents corps d’arme. Les spécialistes parlent de manœuvre interarmes. J’appelle cela une forme élaborée de pierre-feuille-ciseaux. La deuxième clé serait de savoir gérer les priorités ; comprendre que vous n’avez pas toujours le temps de prendre une ville secondaire, ou d’attendre les renforts, car c’est bien la blitzkrieg que l’on vous demande de mettre en pratique. Notez cependant que vos bidasses et engins divers acquièrent de l’expérience au fil des combats (les rendant plus puissants), et que vos troupes de vétérans vous suivent lors des missions successives. Il est donc important de les préserver.

Conseil pour la route : laissez toujours une garnison dans une ville sous votre contrôle ! Je répète les mêmes bêtises dans tous les wargames avec une constance admirable…

J’ai dit que le jeu était accessible, mais ne vous approchez pas sans un minimum de volonté. Ce qu’on appelle la « courbe de difficulté » prend l’allure d’une cloche. La durée et la complexité des missions augmentent rapidement. Certaines cartes gigantesques, aux multiples fronts, suscitent un certain découragement. Ensuite, on atteint un plateau. Les tactiques employées se répètent, avec un choix d’unités plus large. Néanmoins, la fine connaissance de certains mécanismes permet aux joueurs les plus chevronnés de tirer un réel avantage, en plus de réduire drastiquement la part de chance, inhérente à ce type de jeu. Cela veut dire que le titre intéressera les joueurs de tout niveau, pendant longtemps.

La version d’Abandonware-France fonctionne très bien et inclut un manuel, qui décrit pas à pas (en anglais) comment approcher la première mission de la campagne. C’est une aide précieuse pour démarrer.

Au bout du compte, Panzer General n’a rien inventé. Son talent, c’est d’avoir trouvé le parfait équilibre entre accessibilité et profondeur.

« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer.  » — Antoine de Saint-Exupéry

« Tu t’es pas foulé sur la conclusion. » — NN


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Allied General (1995)

Un mot sur la première « suite » de Panzer General, bien que le peu de nouveautés la rapprocherait d’une extension. D’ailleurs, il ne faut pas le confondre avec Panzer General 2 (1997), qui est le… sixième jeu de la série !

Allied General présente quatre campagnes. Cette fois, du côté des Alliés (Anglais, Américain, Soviétiques) et les théâtres d’opérations se situent en Afrique du Nord et en Europe, toujours durant la Seconde Guerre mondiale. Il y a également 39 scénarios dans lesquels il est permis de choisir son camp.

Je constate une légère amélioration graphique, il est notamment plus aisé d’identifier les unités qui n’ont pas encore joué. Ils ont aussi prodigué un effort sur la mise en scène, en insérant ces charmants petits films d’époque en noir et blanc.

Un rééquilibrage a été opéré sur certaines unités (par exemple, l’artillerie a une portée de 3 cases au lieu de 2) et un plus large choix est proposé.

N’étant pas un féru d’Histoire, je ne suis pas certain de celle-là, mais j’ai lu que le fait de diriger le camp Allié a forcé les développeurs à faire des compromis avec la fidélité historique, pour la simple et bonne raison que les Alliés étaient plus nombreux et mieux dotés, et que reproduire fidèlement les forces en présence aurait rendu le jeu trop facile.

Je ne sais pas pour la version Mac, mais sur PC, la transition du DOS vers Windows 95 a occasionné un changement dans l’interface. Je ne suis pas un fan des fenêtres imbriquées (et détachables). Le vrai souci, c’est que cette version est plus difficile à faire marcher convenablement sur un ordinateur actuel (problèmes de son et de mise à l’échelle). Heureusement, il reste la version console…

Comme l’épisode précédent, Allied General est sorti sur PlayStation (les images ci-dessous proviennent de cette version). L’interface a dû être simplifiée en raison de la résolution réduite, et c’est plutôt un avantage ! D’une part, j’ai moins de mal à différencier les unités (en particulier les avions), qui apparaissent « zoomées ». D’autre part, le manque de place a forcé les concepteurs à incruster des informations à l’écran, plutôt que de multiplier les fenêtres, et ils ont fait un bon boulot. Je trouve l’interface plutôt bien optimisée sur PlayStation, à l’exception du satané bouton « quitter » (retour à l’écran-titre, pour choisir un autre scénario) qu’il faut toujours aller chercher au milieu du menu des options.

Panzer General Panzer General Panzer General Panzer General
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Les liens où télécharger les jeux d’origine sont en bas de la page. Si vous cherchez une alternative un peu plus moderne, Panzer General 2 (le sixième, si vous avez suivi) est en vente sur GOG. Un remake gratuit existe également : Open General.

Aujourd’hui, les successeurs spirituels de Panzer General s’appellent Panzer Corps Gold (2011) et Panzer Corps Gold 2 (2020).

Où le télécharger ?
Abandonware-France (PC)
CDRomance
Planet Emulation (PlayStation)