« Blew him away ! »

Air Combat

Air Combat Air Combat Air Combat Air Combat

Développeur : NamcoGraphismes :
Éditeur : SonySons et musiques :
Année : 1995Difficulté :
Genre : Simulateur de vol / ArcadeDurée de vie :
Nombre de joueurs : 2*Note : 6/10


(*) Le mode deux joueurs se cantonne à des duels en écran partagé.

Les pauvres hères ayant suivi l’actualité de mon site en 2022 auront peut-être relevé que j’ai développé une certaine aversion pour les simulateurs de vol sur Amiga. J’en ai présenté une quinzaine dans la rubrique idoine, et la simple observation des captures d’écran vous renseignera sur mon degré de compétence en la matière…

Voyez-vous, avec les jeux de foot, je peux donner libre cours à mon talent naturel, puis prétendre, devant des photos habilement cadrées, que je dirigeais l’équipe d’en face ; celle qui menait 8-0 à la mi-temps. Mais si je vous montre davantage de gazon dans un simulateur de vol, il y a fort à parier que je n’aie pas percé la savante combinaison de touches du clavier, impliquées dans la procédure de décollage. Les manuels de 150 pages, je m’en sers pour rehausser mon écran.

Je me console en expliquant le succès retentissant de la série japonaise Ace Combat, réputée pour son approche « arcade », sa simplicité d’accès, et son déficit de clavier, au fait que… vous êtes tous des branques comme moi ! Alors, marre du gazon ?

Air Combat est le nom de la version occidentale du premier épisode de la série (à partir du deuxième, ils unifièrent l’appellation en « Ace Combat »). C’est à l’origine, une tentative de portage du jeu d’arcade du même nom (1993) vers la PlayStation. La console venait de sortir et les programmeurs ne maitrisaient pas assez bien la machine pour accomplir ce projet. À la place, ils conçurent un titre moins ambitieux mais plus adapté au joueur de canapé, offrant une campagne étendue, assortie d’une forme de progression (gagner de l’argent au moyen duquel acheter de nouveaux avions), tandis que le modèle sur arcade consistait simplement à abattre tous les coucous ennemis, dans les contours d’une seule carte, en temps limité. Ce dernier a connu une suite, appelée bien logiquement… Air Combat 22 (1995).

La mouture PlayStation est un « simulateur » de simulateur de vol. Une turbine à fantasmes, à la manière de Test Drive pour la voiture, où vous imitez Tom Cruise dans Top Gun, sur fond de musique galvanisante à la guitare électrique synthétisée.

Le scénario vient au service du fantasme : des terroristes ont commis un « couh-deh-tah » et le gouvernement exilé a fait appel à vous, un mercenaire, pour anéantir, seul, l’armée adverse. À cet effet, votre avion de chasse embarque une soixantaine de missiles, frappant indifféremment les cibles en l’air ou au sol (ainsi qu’une mitrailleuse à vocation purement cosmétique, compte tenu de sa portée ridicule). Les avions disponibles sont calqués sur des modèles existants (F-16, Mig-29, Su-27, Rafale C01…), mais leurs capacités sont bien entendu irréalistes. Libre à vous d’engager les chasseurs ennemis à bord d’un bombardier A-10, par exemple.

L’esthétique paraît bien austère aujourd’hui. Les décors offrent peu de relief et l’impression d’altitude en pâtit. Mais au moment de sa sortie, la fluidité du moteur 3D, vous laissant évoluer en liberté sur 360 degrés, a fortement impressionné. De même, l’absence de contrôle au stick analogique rend le maniement inconfortable, mais je me souviens qu’à l’époque, jouer avec la croix directionnelle ne me dérangeait pas du tout.

Air Combat se révèle très simple à prendre en main, à tel point que je me suis senti flatté par la désignation des deux types de commandes (au choix) : « novice » ou « expert ». Le mode novice retire le roulis (c’est-à-dire que vous tournez en lacet), ce qui rend l’appareil, certes, plus facile à manier, mais bien trop stable pour ressentir une quelconque sensation de pilotage extrême. C’est pourtant tout ce qui compte dans ce jeu. Je ne réprouve pas l’existence d’un mode novice, mais regrette que le mode expert ne soit pas sélectionné par défaut, car il demeure à la portée du dernier des journalistes…

La difficulté rase-motte, c’est une autre spécificité que je voulais mettre en avant. Si vous comparez à d’autres jeux de tir en 3D, « sur rails » (Star Fox) ou même « libres » (Starglider), esquiver les projectiles était une préoccupation de chaque instant. Dans Air Combat, les ennemis vous engagent rarement plus d’un à la fois, et vous acheminent un missile à la minute. Si vous vous trouvez sur sa trajectoire, un signal d’alarme retentit, vous laissant amplement le temps de l’éviter, en tournant légèrement dans n’importe quelle direction. Et si vous vous faites toucher par un tir de mitrailleuse, c’est vraiment que vous le faites exprès (leurs dégâts sont négligeables, du reste).

Par ailleurs, la difficulté n’augmente pas, parce que l’agressivité croissante (bien que toute relative) des ennemis se trouve contrebalancée par l’accession à des modèles d’avions plus sophistiqués. Ce manque de difficulté accentue le caractère répétitif de ce style de jeu, au risque d’ennuyer le joueur prématurément. La « boucle de gameplay » consiste en effet à déplacer une mire au voisinage d’un objet, attendre quelques secondes que le verrouillage s’enclenche, appuyer sur un bouton pour livrer un missile, et recommencer jusqu’à épuisement des stocks de munitions, ou plus vraisemblablement, de population hostile…

Les briefings de missions ne sont pas excitants non plus. S’il y a bien un choix de mener certaines missions dans le désordre depuis une carte du monde, l’absence de conséquence sur les suivantes laisse une impression d’idée-gadget sous-exploitée. Je n’aime pas, enfin, le fait que tous nos avions soient peints des mêmes couleurs (en blanc, rouge et violet).

Une autre idée bizarre est la possibilité d’engager un ailier, un autre pilote à qui l’on communique une tactique à suivre (défendre, escorter, attaquer). Le problème, c’est que le jeu nous dissuade de recourir à cette fonction, en ponctionnant le salaire de notre partenaire directement sur notre solde  !

Le jeu comprend 17 missions et 16 avions pilotables. C'est peu, en comparaison avec ses suites.

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Par ici Ace Combat 2 !

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