Système : Game Boy Advance | Graphismes : |
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Éditeur : Capcom | Sons et musiques : |
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Année : 2003 | Difficulté : |
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Genre : Jeu de rôle tactique | Note : |
5/10 |
Connaissez-vous le point commun entre Capcom et Pizza Del Arte ?
Il y a quelques années, nous étions attablés, ma mère et moi, attendant sagement que quelqu’un daigne prendre notre commande (tant qu’à balancer, il s’agissait de l’établissement à Créteil Soleil). La salle était pratiquement déserte, les serveurs nous tournaient autour en nous évitant du regard. Au bout d’un quart d’heure, ma mère me dit : « On se barre ? ». Ayant travaillé pendant des années dans la restauration, je lui ai exprimé ma gêne à l’idée d’afficher mon mécontentement de la sorte. Elle me répondit à peu près en ces termes : « Je suis vieille, maintenant, et le seul avantage de vieillir, c’est que je n’ai plus rien à faire de ménager la susceptibilité des autres ». Ainsi, nous nous sommes levés et nous sommes partis, sous l’œil fuyant mais désapprobateur des employés. Nous nous sentîmes tout guillerets, comme des enfants rebelles après un mauvais coup !
Plus de dix ans ont passé depuis que j’ai tapé le court article sur Mega Man Battle Network 2. J’ai bien compris qu’il s’agissait d’une série de jeux adressée aux enfants, et que je suis devenu trop vieux pour ces conneries, comme dirait l’autre. Il n’empêche, par conscience rédactionnelle, j’ai voulu documenter la suite. D’abord, je me suis plié au tutoriel, pour la troisième fois. J’ai suivi, avec toute la patience qui me caractérise, les interminables dialogues mièvres à se foutre par la fenêtre. J’ai résolu les énigmes de cour de maternelle. J’ai obtempéré quand le jeu m’a demandé d’aller et venir pendant des heures, en m’interrompant toutes les trente secondes par des combats aléatoires face aux deux mêmes types d’ennemis. Je ne doute pas que la variété d’ennemis augmente, et que les mécaniques du combat deviennent intéressantes plus tard, après des dizaines d’heures de jeu. Mais pour en arriver là, quelle purge ! Ce n’est pas parce que tu t’appelles Mega Man ou Capcom que je devrais consentir à sacrifier des week-ends avant de savoir de quoi il retourne.
C’est à l’endroit où j’ai pris la quatrième capture d’écran que j’ai considéré avoir suffisamment attendu que le jeu veuille bien m’apporter le menu. C’est à ce moment que j’ai troussé mon sac et mes quilles, non sans soulagement et allégresse !
Récemment, j’ai regardé une critique vidéo de Mega Man Battle Network Legacy Collection. Le journaliste s’est laissé dire : « On en a vu un, on les a tous vus ! » et s’est fait lyncher par les fans dans les commentaires.
Entendons-nous bien, ce n’est pas tous les jours que vous me verrez défendre un éditorialiste… mais il a bien sûr raison ! En dehors de quelques mécaniques gadgets, qui, pour certaines, sont dévoilées assez tard dans la partie ; le jeu est pratiquement identique aux précédents. C’est un produit hyperstandardisé (et dans un sens, maîtrisé) mais reconditionné et revendu chaque année à des consommateurs qui disent merci. Personnellement, j’attends davantage d’évolution de la part d’un jeu de rôle que d’un jeu de plates-formes, parce qu’il occupe beaucoup plus de temps, que les phases de combats aléatoires deviennent rébarbatives et que s’intéresser à l’histoire et aux dialogues demande un effort de ma part qui doit être en commune mesure avec l’effort d’écriture.
Quitte à jouer la carte de la provoc, allons jusqu’au bout. L’autre jour, j’ai entendu un youtubeur dénoncer l’utilisation des notes dans les tests de jeux vidéo. Paraît-il que ça serait un manque de respect pour les créateurs. Non mais vous rigolez ? Ces studios, assis sur des franchises lucratives, nous prennent pour de dociles vaches à lait. Il serait bon de rappeler que le joueur a le droit d’être critique et même exigeant. D’ailleurs, il serait impensable, selon certains, d’oser émettre un avis sur un jeu qu’on n’a pas terminé. Foutaise ! Pour moi, c’est une donnée intégrée au barème.
5/10, merci, salut !