Transarctica
Développeur : N/A | Graphismes : |
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Éditeur : Silmarils | Sons et musiques : |
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Année : 1993 | Difficulté : |
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Genre : Stratégie | Durée de vie : |
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Nombre de joueurs : 1 | Note : |
7/10 | |
Aux États-Unis, le titre a été changé en Arctic Baron. Ce jeu est inspiré de la prolifique série de romans d’anticipation, La Compagnie des glaces, de Georges-Jean Arnaud, comptant une centaine de volumes, publiés entre 1988 et 2005.
Le scénario, particulièrement actuel, fait penser à 1984 et à Mad Max (et bien sûr, à un certain Matrix, aujourd’hui) : Afin de lutter contre le réchauffement climatique, des scientifiques firent sauter deux bombes atomiques simultanément, aux deux pôles. L’idée était de diffuser assez de poussière dans l’atmosphère pour masquer le soleil et ainsi contrecarrer l’effet de serre. Ça a tellement bien marché que l’humanité fut plongée dans l’hiver nucléaire pendant des siècles, tapissant le ciel d’un épais et perpétuel manteau nuageux et recouvrant le sol de plusieurs mètres de neige. Froid extrême, famine, anarchie, puis dictature. Vous demandiez à nos gouvernants d’agir pour le climat, vous voilà servi !
Dès lors, ce qui reste de l’humanité survivait misérablement dans des implantations aux allures de camps retranchés, reliées par le rail et administrées d’une main de fer par une puissante et hégémonique compagnie ferroviaire, appelée l’Union Viking.
Notez que dans l’œuvre originale, le cataclysme est déclenché par l’explosion accidentelle de la Lune (alors exploitée intensivement par l’industrie nucléaire) et que non pas une, mais des dizaines de compagnies ferroviaires, de tailles variables, se disputent âprement le contrôle du nouveau monde gelé.
Et vous ? Vous êtes un « ambivalent », une sorte de climato-sceptique du futur, à la recherche d’informations sur un astre mythique qu’on appelait « Soleil », et que la compagnie fait tout pour tenir à l’ombre, si j’ose dire. Vous êtes un dissident, autrement dit. Vous avez un problème avec l’autorité, vous pensez que vous êtes unique et que le règlement ne vous concerne pas, et bien sûr, vous vous méprenez.
La partie commence alors que vous venez de « prendre possession » d’une monumentale locomotive à vapeur : le Transarctica. Vous vous êtes donné pour mission de rassembler tous les fanatiques du coin et de chercher un moyen de restaurer le Soleil et dégivrer le monde. Tiens, les scientifiques du prologue proposent de projeter une salve de missiles nucléaires dans les nuages. Comment, non ?
Vous vous retrouvez donc lâché dans la nature avec des moyens limités, traînant votre boîte à sel librement, d’un bout à l’autre du continent (en temps réel) et sous la menace constante d’une administration locale oppressive. Différents choix s’offrent à vous : visiter des bourgades pour vous procurer du charbon (à la fois précieuse source d’énergie et monnaie d’échange), glaner des informations et recruter une petite armée. Occasionnellement, jouer au contrebandier, chasser le mammouth ou vous livrer au trafic d’esclaves. Et si les choses ne se passent pas aussi bien que vous voulez, les développeurs ont même prévu une fonction « suicide ».
Le système de combat ferroviaire, très original, fait penser à des accrochages entre navires de pirates, et la réalisation rappelle un peu Nord et Sud, en beaucoup plus mou, malheureusement : Deux trains se font face, ou plutôt se croisent sur des voies parallèles, en haut et en bas de l’écran. Vous ne pouvez qu’avancer et reculer, de façon à aligner les canons à vos cibles, et envoyer des soldats à « l’abordage » du train adverse. Je n’aime pas beaucoup ce genre de mini-jeux qui surgissent au milieu d’un jeu de stratégie, mais là, c’est plutôt bien intégré au reste. Toutefois, l’animation laisse à désirer. Sachez que ces séquences peuvent être sautées.
Enfin, à mesure que vous progresserez, et si la prospérité vous sourit, vous pourrez attacher de nouveaux wagons à votre train, et ainsi transporter plus de marchandises, d’armes et de soldats.
L’interface, sobre, fonctionne entièrement à la souris. Pour une fois, les commandes sont simples à assimiler si on fait l’effort de lire le manuel de quelques pages.
Sur le même thème (post-apocalyptique-glaciaire-sur-rails), je vous recommande la série de bande dessinée en noir et blanc : Le Transperceneige (adaptée au cinéma en 2013).
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