Ishar: Legend of the Fortress
Développeur : Silmarils | Graphismes : |
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Éditeur : Silmarils | Sons et musiques : |
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Année : 1992 | Difficulté : |
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Genre : Jeu de rôle | Durée de vie : |
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Nombre de joueurs : 1 | Note : |
8/10 | |
La trilogie Ishar restera sans doute le plus grand accomplissement de la société française Silmarils. Elle fait suite à Crystals of Arborea, dont elle reprend le même univers (et certains protagonistes). C’est une série de jeux de rôle en vue subjective à la Dungeon Master, mais à ciel ouvert. L’histoire emprunte tous les clichés en vogue depuis Le Seigneur des Anneaux ; attendez-vous donc à croiser des elfes, des magiciens, et à pourfendre des orques…
En dépit d’une forme assez convenue, outre les paysages champêtres, les développeurs se sont risqués à une ou deux hardiesses. Primo, aucune création de personnage. Votre avatar de départ est imposé, et bien vite, vous en rencontrerez de nouveaux. Chacun d’eux est remplaçable (il y a 32 personnages au total, mais votre groupe ne peut en accueillir que cinq à la fois).
De surcroît, vos compagnons sont dotés de personnalité ! Ils développeront des affinités entre eux, ou au contraire, s’opposeront à l’arrivée d’une recrue qui ne leur plaira pas. Vous devrez faire preuve d’un peu de diplomatie pour gérer au mieux les diverses sensibilités. Vous ne serez pas non plus à l’abri de voir l’un de vos acolytes s’enfuir en pleine nuit après avoir dépouillé tout le monde ! Et je ne parle pas de l’allumeuse de service qui fera tourner des têtes auprès de la gent masculine…
Enfin, puisque vous n’êtes pas libre de chasser un membre du groupe sans le vote de la majorité, une solution radicale s’offrira à vous : l’assassinat ! Gare aux représailles…
Le système de combat en temps réel ressemble beaucoup à celui de Dungeon Master et consort, avec du cliquage d’icônes pour porter des coups au corps à corps ou à distance. Mais la disposition des cinq portraits sur toute la largeur de l’écran rend difficile les allers et retours rapides à la souris pour faire participer tout le monde ; encore pire s’il y a des lanceurs de sorts. On propose bien des raccourcis clavier (les touches « F1 » à « F10 »), mais étalés sur toute la longueur du clavier, ce n’est pas plus pratique.
À propos des commandes, elles nécessitent un temps d’adaptation. Enfin, il n’y a que trois choses à comprendre :
- Les flèches pour tourner et se déplacer latéralement sont inversées par rapport à la majorité des jeux du genre.
- En plein combat, si vous ouvrez par erreur le menu « action », prenez votre tête à deux mains, hurlez très fort, puis faites un clic droit pour sortir.
- Pour accéder à l’écran d’inventaire, cliquez sur le nom d’un personnage (tout en bas).
Voilà. Même pas besoin de manuel. En revanche je vous conseille de dessiner une carte sur papier. La zone de jeu est très vaste, très vide, et on se perd fréquemment… Cela étant, voyager librement en contrée inconnue, ça rapproche de l’ambiance des romans d’heroic-fantasy, et ça change des donjons étroits traditionnels.
Ishar ne fait pas l’impasse sur les donjons cela dit.
En résumé, Silmarils nous livre un beau jeu, simple d’accès et original, si ce n’est dans le scénario, au moins dans ses développements. Les seuls problèmes, ce sont divers bugs et plantages fréquents. Accessoirement, je n’aime pas beaucoup débourser des pièces d’or pour sauvegarder, mais l’émulateur remédie à cela.
Note : Pour des couleurs plus chatoyantes, téléchargez la version AGA de 1993 (elle est en français). Quelques images à titre de comparaison : cric, crac, croc !
Note (2) : L’un des personnages enrôlables s’appelle Targhan, le héros du jeu éponyme. Une partie des bruitages d’Ishar provient de là.
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