Au début de la seconde guerre mondiale, le soldat Pierre Saint-Menoux, qui est mathématicien dans le civil, rencontre le physicien Noël Essaillon. Ce dernier a inventé une substance très spéciale qui permet de voyager dans le temps. Saint-Menoux accepte d’aider le savant et de se livrer à diverses expériences pour percer le destin de l’humanité. Il sera notamment témoin des évènements dramatiques décrits dans Ravage et découvrira la société dégénérée de l’an 100 000.
On pense évidemment à La Machine à explorer le temps de H. G. Wells en lisant la description d’un futur lointain, déshumanisé et un peu désuet pour le lecteur d’aujourd’hui. Les pérégrinations du héros dans le passé sont pour moi plus intéressantes, même si sa fin tragique est attendue compte-tenu du titre du livre.
15 ans plus tard, dans une nouvelle édition, Barjavel rajoute un post-scriptum de trois pages « To be and not to be ». Il y évoque le paradoxe du grand-père dont Saint-Menoux est la victime…
Si le roman est considéré comme un précurseur du genre, je m’attendais à beaucoup mieux. J’aime l’idée de paradoxe temporel, les interventions dans le passé qui entraînent des répercussions imprévues dans le présent. J’aime beaucoup moins la vision fataliste de l’auteur, où Dieu semble avoir le dernier mot sur tout. J’ai trouvé la description du passé un peu clichée, la vision du futur trop… bizarre… et surtout, j’ai trouvé le héros bête à manger de l’herbe !
Incidemment et sans tomber dans la bien-pensance, on pourra relever quelques allusions sur la place de la femme ou du nègre qui prêtent à sourire (ou à grincer des dents).
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