Cette histoire est inspirée de faits réels, mais les noms ont été changés pour ne porter aucun préjudice aux protagonistes.
C’était une fin de soirée dans la fournaise du Cœur du Magma. Mes 39 compagnons et moi-même avions combattu sans relâche les géants de lave et les chiens du magma, souillant leur sanctuaire de l’élément par eux maudit : lors de nos combats, l’eau s’étalait sur le sol brûlant des grottes en nombreuses gouttes de sueur ou en flaques d’urine pour les moins endurcis d’entre nous…
Nous avions même éliminé deux des plus farouches défenseurs de ces lieux, Lucifron et Magmadar, et nous suivions la voix survoltée de notre guide, Petitpainaulaitfourré, qui s’avançait toujours plus loin dans les profondeurs des cavernes. Malheureusement, lors d’un rude combat contre deux géants de lave, un autre serviteur de la flamme leur vint en aide. Dans la confusion qui s’ensuivit, je ne vis même pas si c’était un chien ou un élémentaire, je me rappelle juste avoir vu mes compagnons tomber autour de moi lorsque je sombrais moi-même. La fatigue nous accablait, amoindrissant nos réflexes, et nous savions que ce serait le dernier combat de la journée.
Mon esprit s’éveillant près d’un ange de la mort, au cimetière voisin, je décidai de traîner mon fantôme à l’entrée des cavernes pour rejoindre mon corps puis retourner me reposer à Orgrimmar.
En chemin, je sentis dans mon esprit la présence chamanique d’Hortense, un orque de ma guilde, qui cherchait à me ramener à la vie. Suivant son appel, je fus transporté en quelques secondes à l’endroit initial où mon corps était tombé. Encore affaibli, je balbutiais quelques mots de remerciements lorsque j’entendis des exclamations derrière moi. Je me retournai pour voir la masse d’un surgisseur s’abattre sur moi et souffler ma faible étincelle de vie.
Mon esprit à nouveau au cimetière, j’entrepris encore une fois le chemin vers mon corps. Après quelques instants, je sentis l’appel de Marguerite, une chamane d’une guilde sœur. Au vu de mon expérience précédente, j’hésitais quelques instants avant de me laisser guider vers mon corps par les forces chamaniques. Cette fois-ci, j’eus à peine le temps de retrouver mes sens qu’ils explosèrent tous en même temps dans ma pauvre tête : une énorme masse sombre couvrit mon champ de vision dans un grondement de tonnerre, et une odeur de silex emplit ma bouche avant qu’une douleur intense ne laisse la place à un grand vide, rapidement suivi par la vision floue mais apaisante de l’ange de la mort.
Je préférai mettre ces deux dernières morts sur le compte de la malchance plutôt que sur un sadisme macabre des poseurs de totem, mais cette fois-ci, je fis seul et sans encombre le chemin jusqu’à mon corps…