C’était une fin d’après-midi tranquille en Azeroth ; Leechy et moi chassions le dragon rouge dans les Paluns. Alors que nous nous retrouvions à court de gibier, Sloub nous proposa une petite visite de Scholomance, que nous acceptâmes. Nous rejoignîmes donc Lumk et Quixall aux portes de cette sombre école. J’y avais déjà pénétré en compagnie de groupes plus importants, mais les missions qui nous amenaient ce jour-là nécessitaient une équipe restreinte. L’ambiance était excellente et nous progressions à notre rythme, c’est-à-dire lentement mais sûrement, tâchant de ne combattre que le minimum d’ennemis simultanément. Bien sûr, nous avons connu quelques moments assez intenses lorsqu’une patrouille occulte arrivait en plein combat au moment où l’un d’entre nous éveillait l’attention d’un troisième groupe de morts-vivants par un faux-pas malencontreux… Certains passages étaient même parfois tendus comme les cordes vocales de notre guide lors d’une hécatombe au Cœur-du-Magma, mais nous nous en sortions plutôt bien.
Les gardiens de ces lieux tombaient sous nos coups répétés et nous arrivâmes sans trop de mal en face de Rattlegore. Reprenant notre souffle après sa mort, nous nous demandions comment continuer notre progression derrière la porte de la chambre des visions, que nous savions verrouillée. Heureusement, alors que nous nous accordions une pause-dîner, Quixall remarqua une clé sur le corps sans vie (et désormais sans non-vie) de notre ennemi tombé. Soulagés, nous nous frayâmes un passage à coups d’épée, de boule de feu et de bec d’autruche jusqu’à la porte de la chambre des visions, que j’ouvris machinalement en sortant une clé de ma poche. Alors que résonnaient autour de moi les « mais qui a ouvert ?», j’eus l’image fugace d’un précédent Scholomance que nous avions dû abandonner prématurément faute de clé… Mais en bon combattant, je ne me laissai pas distraire longtemps par ces images du passé… Quoique suffisamment pour me laisser surprendre par une salle de cours soudain transformée en cimetière animé, des nuées d’élèves irrités se précipitant sur mes compagnons ! Après un bref combat, ceux-ci m’expliquèrent que nous venions d’interrompre le professeur en plein cours… Quels étudiants passionnés ! Nous entreprîmes alors de calmer à jamais la colère de ce professeur à l’âme corrompue. Et dans la foulée, celle d’une liche contrariée, de divers représentants de la noblesse, d’un bourreau cruel et du proviseur. Bien sûr, nous avons plusieurs fois frôlé la mort, mais l’ange de la mort, indulgent devant tant de bravoure ou d’acharnement, a toujours laissé nos âmes rejoindre nos corps…
En passant parmi les différentes salles de l’école, certains d’entre nous ont pu rassembler des titres de propriété pour le compte d’Alexi Barov, et venger les serviteurs du château. Cependant, leurs spectres réclamaient encore justice en nous envoyant tuer Jandice Barov. Nous étions fatigués de tant de batailles, mais devant leur douleur, nous acceptâmes. Ce fut probablement une erreur. Nous pénétrâmes à nouveau dans l’école maudite, mais la progression jusqu’à Jandice fut difficile. Des hordes de morts-vivants gardaient son alcôve, et ils nous donnèrent du fil à retordre. Quand enfin nous arrivâmes devant elle, elle projeta de nombreuses illusions, rendant le combat difficile, d’autant que nous avions attiré quelques goules restées dans le couloir précédent. Notre première défaite fit place à une seconde, et quand après quelques discussions avec l’ange de la mort nous revînmes aux portes du repaire de Jandice, ses gardiens nous attendaient aussi nombreux que la première fois… Après quelques nouvelles tentatives infructueuses, nous jugeâmes préférable de nous retirer pour ce jour. Heureusement, personne ne sera informé de notre retraite après environ sept heures de donjon, puisque nous avons tous juré de garder le secret à propos de cette fin peu glorieuse…