T’AS TROP D’OBJETS

Mystic Quest

Mystic Quest Mystic Quest Mystic Quest Mystic Quest

Développeur : SquareGraphismes :
Éditeur : SquareSons et musiques :
Année : 1991 (1993 en Europe)Difficulté :
Genre : Action/jeu de rôleDurée de vie :
Nombre de joueurs : 1Note : 8/10


Ouais, dans mes souvenirs aussi, les musiques étaient chouettes… Essayez d’y rejouer, rien qu’une heure et on en reparle !
Tiens, ce jeu serait-il à l’origine de mon amour passionnel pour le fléau d’armes ?

On l’oublie parfois, mais la Game Boy n’était pas qu’un substitut portable à la NES, destiné à vendre des portages rapides à des joueurs fauchés (ou à leurs enfants). Elle a d’ailleurs très largement supplanté sa grande sœur « de salon » s’agissant d’unités vendues et de longévité.

Ainsi, il existe des titres inédits et ambitieux sur Game Boy, tirant parti de manière inventive de ses spécificités techniques limitées (écran quatre couleurs, basse résolution, peu de mémoire), et qui méritent d’être connus, voire d’être essayés aujourd’hui sur émulateur !
Quelques exemples : Super Mario Land 2 (1992), The Legend of Zelda: Link’s Awakening (1993), Donkey Kong (1994), Kirby’s Dreamland 2 (1995)…

Ajoutons Mystic Quest (1991, sorti seulement fin 1993 en France), connu sous le titre Final Fantasy Adventure, outre Atlantique ; de son nom original Seiken Densetsu: Final Fantasy Gaiden.
Il s’agit d’un jeu d’aventure/action vu de dessus, dérivé de la saga Final Fantasy, teinté « jeu de rôle » mais pourvoyant des combats en temps réel. C’est du reste l’un des premiers jeux de rôle japonais à s’être vu distribué en Europe et aux États-Unis.
Il ne faut pas le confondre avec Final Fantasy Mystic Quest (Super Nintendo, 1992), alias Mystic Quest Legend alias Final Fantasy USA: Mystic Quest, un jeu de rôle simplifié, conçu spécifiquement pour le marché occidental, et qui lui, propose des combats au tour par tour, en dirigeant deux personnages.

Je vous ai perdu ? Mystic Quest est le jeu qui a introduit Secret of Mana (Super Nintendo, 1993). Secret of Mana est la suite de Mystic Quest sur Game Boy. Capiche ?

Quand j’étais marmot, j’associais ce jeu avec Zelda: Link’s Awakening, et je n’arrivais pas à décider lequel je préférais. Mon regard d’adulte tranche la question tout de suite. Zelda me semble nettement plus élaboré dans ses énigmes, ses dialogues et ses mécaniques de jeu ; plus dynamique et varié dans le contrôle du personnage (il sait courir, bloquer activement avec un bouclier, nager, sauter, etc.). En revanche, Mystic Quest garde pour lui ce petit côté mélancolique et une certaine dimension « rôliste ». Les combats vous font gagner des points d’expérience, qui vous font passer des niveaux et choisir quelles statistiques privilégier, de façon à renforcer vos talents de guerrier ou de magicien. Et bien sûr, les pièces d’or accumulées vous permettent d’acheter de nouvelles armes et armures chez les marchands.

Mystic Quest paraît également plus linéaire, mais paradoxalement, le fait d’imposer au joueur un changement de région après chaque donjon et de lui interdire de revenir en arrière, renforce l’impression de voyager, de vivre une épopée ; à la différence de Zelda, qui, exception faite de l’épilogue, affecte un ton plus léger.

Chose originale pour l’époque, le jeu vous laisse sauvegarder n’importe où, n’importe quand (sur deux emplacements). Dans ma jeunesse j’ai usé et abusé de la fonction pour relever un drôle de défi, du type « pacifiste » : avancer le plus loin possible en esquivant les monstres sans les combattre, et demeurer au niveau le plus bas qui me soit permis… Mon personnage était rendu si faible qu’il se faisait tuer en un coup par n’importe quoi, et les rencontres avec les boss duraient une éternité ! Hélas, je me suis retrouvé bloqué dans une salle où l’on se voit contraint de traverser un rayon mortel (celle-ci)…

Mention spéciale, au passage, aux bugs rigolos qui vous téléportent d’une région à une autre (parfois sans retour possible). Tenez :

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Je vois ce titre, à présent, comme un modeste précurseur du genre, à la réalisation appliquée. Une ou deux choses m’ont agacé, néanmoins :

  • Les ennemis complètement insensibles à certaines armes, en fin de jeu, nous forcent à perdre du temps dans les menus, à changer d’arme à chaque écran.
  • La traduction française fait peine à lire. Coquilles, fautes d’orthographe, syntaxe approximative et BON SANG, POURQUOI TOUT EN MAJUSCULES ?

J’en termine par un conseil avisé : achetez des clés et des pioches d’avance ! Ce sont pratiquement les seuls objets utiles.
Second conseil, si un villageois vous empêche de passer, butez-le ! Ce n’est pas courant d’en avoir le pouvoir dans un jeu de rôle japonais, profitez de la chance !

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Je signale qu’un remake au style assez éloigné est sorti sur Game Boy Advance en 2003, Sword of Mana. Il apporte plein de choses, mais une partie du charme a disparu.