Blood Omen: Legacy of Kain
Développeur : Silicon Knights | Graphismes : |
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Éditeur : Crystal Dynamics | Sons et musiques : |
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Année : 1996 | Difficulté : |
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Genre : Action | Durée de vie : |
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Nombre de joueurs : 1 | Note : |
7/10 | |
Blood Omen est un jeu qui brille avant tout pour son histoire, je vais donc essayer de vous la résumer rapidement :
Ça se passe dans un monde fantastique moyenâgeux qui s’appelle Nosgoth. L’harmonie naturelle y est matérialisée par neuf piliers, patronnés par neuf sages, qui se réunissent occasionnellement pour décider de la pluie et du beau temps.
Pour une obscure raison, l’une d’entre eux (Ariel, gardienne du pilier de l’équilibre) fut assassinée. Cet évènement sema le trouble dans le petit concile, qui, soudainement dépourvu de son ministre de la stabilité, se mit à disjoncter à l’unisson. La dépravation des membres du cercle entraîna la corruption des piliers, et donc du monde. Mon Dieu… mais c’est méchant !
L’antihéros de cette histoire s’appelle Kain, un noble de la région qui se fit lui aussi habiller de quatre planche (au sortir d’une auberge, par une bande de brigands, sale histoire…). Cependant, lui, se vit opportunément ressuscité par un nécromancien. Il devint vampire et sauta sur la chance qui lui avait été offerte pour se venger de ses agresseurs. Sa vengeance rapidement consommée, il se laissa embarquer dans une quête visant à éliminer un à un les membres du cercle pour purifier les piliers, et donc le monde. Vous suivez ? Il n’a rien d’autre à faire, le pauvre, il est immortel.
J’ai dit antihéros ? Oui, parce que ce brave Kain est un pourri. S’il fait la chasse aux méchants sorciers et s’il sauve le monde dans la foulée, c’est uniquement pour le tenir sous sa botte. C’est rafraîchissant de rencontrer un personnage principal de jeu vidéo cynique, sadique, qui zigouille des femmes dans leur lit…
Autre chose originale : la qualité des doublages. Je devrais même dire la présence de doublages, parce que ce n’était pas courant à l’époque d’entendre des dialogues parlés. La version française est d’ailleurs à la hauteur, pour une fois.
Ajoutées à cela, de nombreuses scènes en images de synthèse de qualité inégale, mais qui créent une atmosphère crédible.
On rentre dans le jeu comme dans un bon film. Par moments, on a presque envie de sauter les phases d’exploration pour voir où le scénario va nous emmener.
Du côté de la jouabilité, en revanche, le jeu souffre de quelques lourdeurs. Kain est lent à déplacer et ses coups d’épée manquent de fluidité. J’ai été choqué d’observer des ennemis capables seulement de lancer des projectiles dans huit directions. La façon dont les personnages font les cent pas sur un chemin programmé de quelques mètres est également assez navrante.
Pour finir, saluons tout de même la variété des sorts et des artefacts. Vous disposez d’une foultitude de moyens de tuer, tous plus sanglants les uns que les autres. C’est très amusant !
Dois-je mentionner ses suites ?
Soul Reaver : très éloigné de l’original, un peu vide, mais jouissant d’une sacrée ambiance, et d’une sacrée bande-son.
Blood Omen 2 : un massacre en règle, une histoire bidon avec des extra-terrestres qu’il ne vaut pas le coup de développer.
Pour moi, Blood Omen: Legacy of Kain est un jeu mémorable pour son univers et ses personnages ultra-sombres ; une bulle d’originalité dans un océan de conformisme, auquel, malheureusement, ses suites n’échappent pas.
En guise d’héritier moderne, je vous propose Morbid: The Seven Acolytes (2020).
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