« There will be nothing ! Left ! To defeeend ! »

Tchoutchou Train !

Monster Train Monster Train Monster Train Monster Train

Développeur : Shiny ShoeGraphismes :
Éditeur : Good Shepherd EntertainmentSons et musiques :
Année : 2020Difficulté :
Genre : StratégieDurée de vie :
Nombre de joueurs : 1Note : 8/10


Une partie de cartes entre amis, quoi de plus convivial ! Les cartes Magic, par exemple…
Dans mon expérience, ça finissait en eau de boudin, parce que la victoire d’untel se jouait bien souvent à la manière d’interpréter un obscur point de règlement mal explicité. Untel était incroyablement chicanier, il citait les sites officiels pour appuyer ses arguments. Untel avait toujours raison et il gagnait presque tout le temps. Par ailleurs, il s’est rapidement retrouvé tout seul le samedi soir.

Psycho-rigide, calculateur, sociopathe, je n’y peux rien si j’ai toutes les qualités requises pour briller à Magic

Je suis tout de même surpris du temps que ça aura pris pour voir cette activité, peut-être de niche, mais à la popularité certaine, adaptée sur ordinateur ou consoles (ou téléphone). Une version digitale présente l’avantage évident de déléguer à l’ordinateur le rôle d’arbitre, de gérer de manière rapide et sans erreur les mécaniques complexes, comme ces « marqueurs », familiers aux adeptes de Magic, revenant à empiler des jetons sur des cartes, étalées sur un coin de table, entre les boîtes de pizza. Pas toujours très pratique.

Le premier succès notoire, ce serait bien sûr Hearthstone (2014), un jeu multijoueur, compétitif, évolutif, peut-être aussi une pompe à fric ? La composante « cartes à collectionner » prenant certainement le pas sur l’idée de jeu vidéo de stratégie. Je n’y ai jamais joué, mais le caractère addictif et le marketing intense, sans parler de la communauté… de gens, d’êtres humains, beurk, m’ont refroidi, peut-être injustement.

Il aura fallu attendre encore des années avant que le concept ne soit accommodé au bénéfice d’un seul joueur par Slay the Spire (2019), un véritable jeu vidéo sans arrière-pensée mercantile. Cette fois, l’ordinateur remplace l’arbitre, mais aussi les amis !

J’ai joué à Slay the Spire et n’en ai pas gardé un bon souvenir. Je me rappelle le dernier boss qui alternait entre deux phases : une habileté insignifiante pendant laquelle on faisait ce qu’on voulait, puis une attaque surpuissante, à laquelle on n’avait aucune chance de survivre sans la carte défensive adéquate. Et cette carte sortait une fois sur deux durant la phase « bénigne ». Ainsi, mes équipées minutieuses se concluaient par une variante à peine dissimulée de « pile ou face ».

Entre dans la cour, Monster Train

Contexte : L’Enfer a été envahi par des petits anges excités, qui en ont fait un désert gelé. Vous êtes le conducteur d’une locomotive à quatre étages, transportant la dernière braise capable de rallumer le grand brasier, et restaurer le climat, au nom de l’amour et la vertu, ou l’inverse, peu importe.

Les batailles ont lieu dans la locomotive, qui fait un long voyage, peut-être, mais vous ne verrez que l’intérieur de la locomotive et rien d’autre. Il faut bien avouer que pour un spectateur, le jeu paraît monotone. À l’issue d’une « course », vous aurez vu tous les décors, entendu toutes les musiques et combattu la majorité des ennemis disponibles. En revanche, pour celui qui joue, pour moi, la variété est manifeste. J’en veux pour preuve, le compteur indiquant plus de 200 heures que j’aurais passées sur un jeu de cartes, en solitaire…

Le nombre de cartes n’est même pas particulièrement élevé (220), et pourtant, l’intérêt est sans cesse renouvelé, par des cartes à débloquer progressivement, des factions (au nombre de quatre), 25 niveaux de difficulté, puis une ribambelle de modes de jeux supplémentaires, déterminés par des « mutators » (ou « modificateurs » : des effets parasites par-dessus ceux fournis par le niveau de difficulté). Ces derniers ne sont pas simplement un moyen de rallonger la durée de vie du jeu à peu de frais, car les mécaniques demeurent, selon moi, fraîches et intéressantes.

Le grand mérite de Monster Train, c’est de proposer une courbe de difficulté très douce. Cela ne signifie pas qu’il soit facile, il commence très bas, finit très haut. De plus, la modalité Rogue-like a cette caractéristique, que j’aime beaucoup, qui fait que le succès de votre partie n’est absolument pas déterminé par les premières manches. Il m’est arrivé d’être tenté d’abandonner après un départ calamiteux, avant d’obtenir un artefact ou une carte qui a radicalement changé ma fortune. Parfois, c’est l’inverse, un deck prometteur se cassera les dents brutalement à la suite d’une seule mauvaise décision (continuer à abattre des cartes alors que le boss est affublé d’une croix rouge, par exemple… avant de constater que la croix rouge s’est déplacée sur vos unités, en raison d’un effet secondaire non anticipé).

Si le facteur chance existe, inhérent à ce type de jeu, il est nettement moins prégnant que dans Slay the Spire. J’impute la majorité de mes défaites à mes erreurs, plutôt qu’à un tirage de cartes malchanceux. J’ai rencontré, tout de même, un pic de difficulté inattendu, au moment où j’ai opté pour une certaine association de deux factions à laquelle j’ai mis plus de temps à m’adapter.

Finalement, le mode de jeu qui me paraît le plus difficile, si vous êtes un compétiteur, c’est le « défi du jour ». Tout le monde joue la même partie exactement, mais dans son coin (pas d’interaction entre les joueurs). La contrainte est différente, il ne s’agit plus seulement d’arriver au bout, mais de marquer plus de points que les autres pour inscrire son nom en haut du classement. Cela veut dire, jouer de manière beaucoup plus agressive. Au moment où j’écris cette page (en 2023), il y a environ 500 joueurs dans le tableau chaque jour. Le premier frise en général les 50 000 points. Finir dans les dix premiers confine véritablement à l’exploit (du classement définitif, va sans dire, consultable seulement le lendemain).

Je reconnais que je n’ai pratiquement rien décrit de la manière dont la partie progresse. Cela me semble difficile sans soulever le capot technique, commencer à énumérer des règles pointues et risquer de perdre la moitié du lectorat. Les amateurs cliqueront sur le cadeau en bas de la page. Il s’agit d’un test vidéo dont je partage entièrement l’avis. (N’est-ce pas !)

Dans le même genre, sont sortis récemment : Vault of the Void (2022), Mahokenshi (2023) et Power Chord (2023). Ce ne sont pas des recommandations, car je n’ai essayé aucun des trois.

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Où l’acheter ?
Steam