« Captain Davenport, how many times do I have to tell you to cut the chatter ? »

Ace Combat: Squadron Leader

Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader

Développeur : Project AcesGraphismes :
Éditeur : NamcoSons et musiques :
Année : 2004 (2005 en Europe)Difficulté :
Genre : Simulateur de vol / ArcadeDurée de vie :
Nombre de joueurs : 1Note : 7/10


Le titre original est Ace Combat 5: The Unsung War, devenu Ace Combat: Squadron Leader en Europe.

Le succès commercial tonitruant d’Ace Combat 4 (après le semi-bide d’Ace Combat 3) a persuadé Namco d’allouer plus de temps et de ressources au développement du cinquième opus. La campagne est plus longue, les missions plus variées, et les scènes narratives en images fixes ont cédé place à d’impressionnantes cinématiques en 3D. Du reste, l’univers comme le scénario ont été particulièrement épaissis.

En jeu, la première différence qui m’a « frappé » : pour la première fois, il est possible de rentrer en collision avec les autres appareils. J’ai dû adapter ma stratégie « face à face plein gaz ». J’ai également appris à me tenir à distance de mes alliés…

De plus, j’ai ressenti une différence marquée avec le précédent volet dans le comportement des ennemis. Je ne saurais expliquer si cela vient d’une programmation avancée, ou si, au contraire, ils sont plus bêtes qu’avant. Je pencherais pour la deuxième. Peu importe, le combat aérien m’a paru plus dynamique et agréable.

Dans Ace Combat 4, les ennemis avaient cette propension à me coller au train, pendant plusieurs minutes, dès la première mission. Dans le 5, je n’ai rencontré cette situation qu’en fin de campagne, en présence de pilotes d’élite. Ne réussissant pas à me désengager, j’ai demandé à mes ailiers de me couvrir, et l’ennemi s’est fait abattre immédiatement ! C’est comme cela que je conçois un combat aérien entre pilotes chevronnés : une impasse en un contre un, mais un avantage décisif pour le camp en supériorité numérique.

C’est justement la principale caractéristique avancée par cet épisode : la gestion d’une escadrille de trois ou quatre pilotes. C’est vous qui attribuez les avions de chacun et qui donnez des ordres en cours de mission. Hélas, cette fonction n’a pratiquement pas évolué depuis Air Combat. Les trois malheureux ordres (disperser, attaquer, couvrir) s’appliquent à tout le monde, indifféremment du type d’appareil engagé. Belle occasion manquée de définir une tactique collective à l’avance, voire, de rendre la phase de briefing, interactive (et moins tarte…).

En réalité, l’escadrille n’est qu’un véhicule scénaristique. Les développeurs ont souhaité que le joueur s’implique, s’attache aux personnages. C’est en partie réussi, grâce à une mise en scène appuyée et des dialogues vivants, bien qu’extrêmement cuculs, mais le genre de cucul attendu d’un pastiche de Top Gun. Je veux cucul ! Les doublages sont par ailleurs excellents.

Il y a notamment une scène mémorable qui rappelle l’attaque de Pearl Harbor, et qui transitionne superbement avec la mission suivante. Le pinacle de la campagne, selon moi.

Beaucoup plus tard, arrive le moment touchant, où un protagoniste annonce, au milieu de la bataille, que son avion est en perdition et que son siège éjectable ne fonctionne pas. Je ne vais pas vous mentir, j’ai chialé comme une madeleine…

Bon d’accord, je mens. J’ai levé les yeux au ciel pendant toute la séquence. Si j’avais pu, je l’aurais descendu moi-même pour abréger la scène.

C’est la partie ratée du travail d’attachement aux personnages. J’ai progressivement perdu patience, en même temps que toute empathie, à force de subir ces innombrables scènes de dialogue, imposées et ininterruptibles, où l’action est suspendue jusqu’à la fin de la discussion. Ajoutez le fait que je continue à m’astreindre à recommencer toutes les missions jusqu’à obtenir la note maximale. Les multiples rediffusions n’ont rien fait pour atténuer mon agacement grandissant. Je pense que la place du scénario, c’est entre les missions. Pendant la mission, je vole et je tire. Je ne parle pas, je n’écoute pas (je ne lis pas non plus les sous-titres).

Même pendant les combats, ça n’arrête pas de jacasser, et je ne commande pas l’alacrité nécessaire pour, à la fois, éviter les missiles qui m’arrivent sur la tronche, et prêter attention à ce qu’ils baragouinent. Non contents de lantiponner, mes collègues me prennent à partie sans arrêt par des questions fermées (l’interface invite à répondre par oui ou par non, en appuyant sur la croix directionnelle). Je mets un point d’honneur à les ignorer, en espérant qu’ils finissent par déduire mon total désintérêt. Peine perdue, les personnages non joueurs n’ont aucunement conscience du « passif agressif »…

Quant à l’intrigue, le jeu semble vouloir nous convaincre, avec beaucoup d’emphase, qu’il est assis sur un canevas géopolitique complexe. Je le résumerais à la lutte classique des gentils contre les méchants, au nom de la paix et des petits oiseaux. Vous ne couperez pas aux concerts de violons et de piano, aux discours pontifiants du président devant des drapeaux, aux références mythologiques assenées comme des coups de massue. La fin du jeu est tellement mièvre que je suis sorti de l’imaginaire de Top Gun ou de Pearl Harbor, pour m’identifier au passager enturbanné de Y a-t-il un pilote dans l’avion

Dans un autre registre, je trouve l’interface absconse. En particulier, l’écran d’achat des avions. Des versions modifiées de certains appareils se débloquent progressivement, en remplissant des espèces de barres d’expérience. Exercice laborieux et superflu, dès lors que la poursuite normale de la campagne fournit précocement des appareils plus performants. Je ne vois pas d’incitation à débloquer des variantes d’avions de bas niveau, embarquant un nombre insuffisant de munitions.

Dernier point révélateur, après avoir terminé la campagne, un mode « jeu libre » se rend disponible, servant à choisir les missions que l’on veut pour débloquer les avions qui nous manquent. Pour je ne sais quelle raison absurde, il n’est pas permis d’accéder au marché aux avions dans ce mode. Nous sommes donc contraints de redémarrer une campagne, puis de nous coltiner les quatre premières missions, à bord du zinc de départ, avant que le jeu nous consente enfin le droit de dépenser notre pognon !

Pour finir, j’ai débuté la partie, armé d’une première impression très favorable. Les développeurs semblaient avoir tiré les leçons du jeu précédent : renforcer la mise en scène, impliquer le joueur davantage. Malheureusement, ils ont voulu trop en faire et sont tombés dans les mêmes travers que le troisième épisode : trop long, trop bavard. Encore moins pardonnable : ces interruptions continuelles, qui amènent le joueur à poser sa manette et à attendre. C’est incompréhensible que les auteurs n’aient pas pris conscience de ce problème, considérant les origines de la série (l’arcade).

Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader
Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader
Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader Ace Combat: Squadron Leader

Le jeu comporte 53 avions, une campagne d’une trentaine de missions, ainsi qu’un mode « arcade » en temps limité, similaire à Air Combat (arcade, 1993).

D’autres petites choses à signaler :

  • Les ennemis abattus par nos ailiers nous rapportent désormais des points ! Assimiler nos compagnons à des concurrents nuisibles portait sans doute préjudice au processus d’attachement…
  • La visée à la mitrailleuse semble améliorée, peut-être en raison du taux de roulis réduit (l’avion tourne moins vite). Je me suis surpris à souvent y recourir.
  • En revanche, un aspect inattendu m’a dérangé, c’est le décrochage de l’avion, qui se fige dans l’espace de manière irréaliste, comme lorsqu’on perd sa connexion dans un jeu en ligne.
  • Plus gênant, la commande de sélection des cibles ne fonctionne pas à chaque fois, quand bien même deux cibles se trouvent à portée, et proches l’une de l’autre. Cela m’a conduit à consommer deux missiles spéciaux sur le même avion/navire (puis à m’écraser à la suite d’une tentative de finir le deuxième à la mitrailleuse).

Par ici Ace Combat Zero !

Où le télécharger ?
CDRomance
Planet Emulation
Romsfun